15 JUIL. 2021PAR LAURENT MUCCHIELLI BLOG : LE BLOG DE LAURENT MUCCHIELLI
Absence d’enquête de terrain, «people-isation», perte de neutralité au profit d’un genre de militantisme, enquêtes à charge, dépendance totale envers la communication des agences gouvernementales et des industries, le journalisme tel que défini il y a 50 ans dans la Déclaration de Munich est en train de disparaître sous nos yeux, éclipsé par un «fact-checking» général aussi superficiel que biaisé.
CONCLUSIONS
“Dans cet article, nous avons voulu montrer que les raisons de ce « divorce manifeste » entre les citoyens et les journalistes tient avant tout au fonctionnement interne des entreprises de presse, aux liens de dépendance et d’intérêt qui se sont noués au fil du temps et qui font que, de nos jours, le terrain, l’enquête et l’investigation ont laissé la place à une sorte de fact checking généralisé qui n’est plus qu’un simulacre de journalisme revenant à « sermonner le public plutôt que critiquer le pouvoir », comme l’écrivait très justement Sophie Eustache dans Le Monde Diplomatique. C’est pourquoi il serait urgent que les journalistes quels qu’ils soient retournent sur le terrain, dans la vraie vie, se confronter à leurs concitoyens et rendre compte de leurs inquiétudes, plutôt que de leur faire la leçon du haut de leurs bureaux parisiens en appelant « complotisme », « populisme » ou « extrême droite » tout ce qui ne rentre pas dans les petites catégories manichéennes dans lesquelles nous enferment plus que jamais les puissances financières et politiques qui dominent notre monde, et toutes celles et ceux qui relayent leur communication de façon naïve ou intéressée.”