24 JUIL. 2021PAR LAURENT MUCCHIELLIBLOG : LE BLOG DE LAURENT MUCCHIELLI
Dans cette tribune, un journaliste s’étonne du consensus de la presse d’information générale dans sa couverture de la crise sanitaire. Il souligne certains mensonges du pouvoir politique, notamment sur les traitements et vaccins contre la covid, et rappelle que le rôle de la presse n’est pas de contribuer à la propagande du pouvoir, mais de le questionner sans relâche.
Par Pierre Pichère, diplômé de Sciences Po Paris, rédacteur en chef en presse professionnelle
(*) L’illustration de l’article est une création #mediaplus à partie d’une capture d’écran de photo publiée sur internet.
Des abrutis brandissent des pancartes à étoile jaune, et l’intelligentsia s’émeut. Elle donne de l’écho à ces imbécillités dans des éditoriaux outrés. Et fournit au pouvoir un adversaire providentiel, scandaleux, presque antisémite. Il n’est plus alors nécessaire d’entendre les millions de Français à qui une telle comparaison ne viendrait jamais à l’esprit, mais qui demeurent meurtris par le discours présidentiel du 12 juillet dernier.
Nous avions compris que la vaccination s’opérerait sur une base volontaire, et voilà que la liberté se transforme en contrainte, pour échapper à la punition. Car la décision présidentielle n’entend pas limiter l’accès aux lieux à fort potentiel de contagion aux détenteurs d’un passe sanitaire. Ni les terrasses de restaurant, ni les cinémas, ni les musées, ni les théâtres ni même les trains, où tout le monde est masqué, ne sont des lieux de contamination majeurs. Le pouvoir a sélectionné les moments de culture, de partage, de voyage, de détente, pour en priver les non-vaccinés et les contraindre à changer d’avis. Reste à expliquer en quoi cela est proportionné, et donc légal.
(…)
Ces questions traversent la société depuis plusieurs semaines, et nourrissent les cortèges des manifestants. Elles ne trouvent aucun relais dans les médias, ni dans les partis politiques démocratiques, tétanisés à l’idée de ne pas apparaître comme suffisamment responsables. La pression retombera dans la rue quand elle montera parmi ceux qui sont censés traquer sans relâche les dérives et les mensonges du pouvoir. Il est temps que la presse et les oppositions parlementaires se réveillent.
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BONUS
Lorsque profaner l’étoile jaune est la marque d’une défaite démocratique
- Publié le 21 juillet 2021 – Emmanuel Hirsch – Pr Éthique médicale Univ.Paris-Saclay, Président Conseil éthique recherche et intégrité scientifique, Univ. Paris-Saclay – LINKEDIN
- Rédigé par:
- Emmanuel Hirsch, Professeur d’éthique médicale, Université Paris-Saclay
- Sylvie Froucht-Hirsch, Médecin anesthésiste-réanimateur
Du jaune des gilets à l’étoile jaune, une profanation
Que l’on sollicite l’étoile jaune sur laquelle le slogan « sans vaccin » remplace la stigmatisation raciale « Juif », est, au-delà de l’indignité, l’expression d’une errance morale qu’il convient de prendre au sérieux et de ne pas seulement interpréter comme une opinion extrême que quelques invocations républicaines atténuerait.
Du jaune des gilets à l’étoile jaune, le code moral est falsifié par ce coloriage de la réalité qui revendique l’évocation des années sombre pour abolir toute exigence de discernement. Cette profanation de notre mémoire collective insulte les valeurs de dignité et entache de soupçon des revendications pourtant significatives à la fois d’une déroute et d’une défaite.
Nous savions depuis le début de cette pandémie que l’évolution des circonstances pourrait nous confronter à une crise démocratique. En vit-on les prémices ? L’irruption – au cœur d’un été que le gouvernement promettait apaisé – d’une alerte virale dont la seule parade est la vaccination, entame à nouveau le crédit accordé à la parole publique. L’usage systématisé du passe vaccinale annoncé comme réponse radicale à des circonstances qui déjouent les stratégies, agrège dans une même contestation ceux qui se réfugient dans leurs convictions et ceux qui estiment préférable l’échouement du gouvernement, en fait un désastre collectif.
Il n’est plus l’heure de revenir sur la critique d’un mode de gouvernance qui n’aura pas encore compris qu’une société déstabilisée par trop d’incertitudes et de défiances imposait à l’exécutif une sollicitude incompatible avec la brusquerie de mesures impromptues. N’avions-nous pas, au rang des urgences, à prendre le temps d’une mise en commun de ce que nous avons vécu en société depuis mars 2020 ? Reconnaître les souffrances et analyser les failles sociales provoquées par le séisme sanitaire pour réparer ce qui devait l’être ; mieux décider de la méthode permettant d’affronter ensemble des défis peu évitables. Ces enjeux relevaient d’une obligation politique négligée.
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